lundi 5 mai 2008

ARTICLE

écrit par Pedro Morais

http://www.mecenesdusud.fr/newsletter/arts_visuels.html


The white patch had become a place of darkness est une phrase extraite du roman de W.G. Sebald, "Les anneaux de saturne" qui évoque une transformation, un passage du limpide à l'obscur ou l'inverse. Sont réunis derrière ce titre des travaux qui partagent le mystère, l’intimité et le sens de la digression propres à l’ouvrage de Sebald.
Des œuvres éparses, invitées à rejoindre les rayonnages de la librairie, à être consultées comme des livres, mais aussi parfois à s’agréger entre elles, à l'image de la constitution des anneaux de Saturne :"des cristaux de glace vraisemblablement mêlés à des particules de météorites, {qui seraient} sans doute des fragments
d'une lune plus ancienne..."

www.galerieho.com

Pierre ARDOUVIN/Guillaume CONSTANTIN



i'll be your mirror 2007
> miroir gravé 15x15cm, édition de 5

courtesy galerie Chez Valentin

maquette en bois et support en carlène soudé
par g.constantin (i'll be your support 2008)



Céline CLÉRON




sans titre 2008
> ammonites, coton, métal



Manon TRICOIRE




breathing shadows 2006
> dessin à l'encre de chine





i wish you were there 2008
> feuillet A4 marqué

Thibaut ESPIAU




l'importance du pouce 2008
> noyer, grip adhésif, trou ds le mur



10x15 2008
> carton plume encollé et craquelé

dimanche 4 mai 2008

Raphaël ZARKA








mystery board 1 2006
> dessin jet d'encre encadré 39x39 cm
> extension en pvc par g. constantin

courtesy galerie Michel Rein



mystery board 2 2006
> dessin jet d'encre encadré 39x39 cm
> extension en pvc par g. constantin


courtesy galerie Michel Rein

Emmanuelle DURON-MOREELS



séquence nocturne 2007-2008

>album relié, format fermé 33x32,5cm
>13 tirages phortographiques noir & blanc sur papier baryté






Cécilia BECANOVIC



L'inertie du héros est un montage de photographies. Photographies de textes empruntés à des romans qui mettent en scène des figures de héros-fantômes engagés dans une voie empoussiérée qui les conduit à préférer l'attente à l'action, la torpeur à l'énergie, l'indifférence et le sommeil à l'esprit d'entreprise. Des personnages qui valorisent la position allongée, car sortir de son lit, ce serait se divertir, entreprendre, aimer et à cela, nos héros répliquent en choeur qu'ils préféreraient ne pas!
Photographiées sur écran TV, cette suite de textes est ponctuée d'images empruntées à plusieurs films: Une homme qui dort de Georges Perec et Bernard Queysanne (1974), Répulsion de Polanski (1965), Mods de Serge Bozon (2002) et Rusty James de Francis Ford Coppola (1984).
Ce travail se présente sous la forme d'un livre conçu par Guillaume Constantin.

Cécilia BECANOVIC



l'inertie du héros 2008
par cécilia becanovic

>impression numérique
>40 pages, 18,4x22 cm
>couverture en mousse et letraset




Julien PRÉVIEUX



extremely elitist 2008
> 22 dessins originaux
> format 17x24 cm

courtesy galerie Jousse entreprise

annotations redessinées extraites de romans, livres de philosophie (...)
empruntés dans des bibliothèques.


Maxime THIEFFINE




En mars 2006, j'ai filmé avec mon appareil photo tenu à la vertical le va et vient d'une femme en conversation téléphonique (inaudible pour moi) dans un musée le long de cimaises alternativement noires et blanches. Ce fichier que mon appareil a nommé MOV03613, je ne le montre pas dans l'exposition, j'en montre une copie réalisée à l'aide de mon propre logiciel de traitement du signal vidéo. Cette copie de très basse définition (je débute dans la programmation informatique) a été enrichie de mutliples données associées afin de conserver une plus grande fidélité à la situation qui est à son origine. Ce logiciel compresse et encode aussi bien les données du moment de l'enregistrement que celle de la diffusion finale, sans oublier, bien-sûr, les fonctions habituelles de traitement de l'image. Il gère les paramètres de couleurs et de teintes, de formes et de matériaux, de mouvements et de durées, d'échelles et de proportions.

M.Thieffine




MOV3613.gif 2008
> animation gif
>impressions numériques, format A4, exemplaire unique.




copie de MOV3613.mpeg 2008
> "projection vidéo", supports divers


Leonor NURIDSANY



une histoire vraie 2008
> texte pour the white patch ...
> supports en plexiglas et carlène par g.constantin
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UNE HISTOIRE VRAIE


Ma voisine sonne à la porte. Elle m'insulte. D'abord gentiment — oui, elle m'insulte gentiment — puis le ton monte et les mots deviennent agressifs. Tout cela à cause de la porte du local à vélo qu'on a mal fermé, Elle est persuadée que c'est moi. Je m'évertue à lui faire croire qu'elle se trompe, mais elle persiste. Je commence à perdre patience, et voyant que je n'arriverais pas à lui faire accepter mes mensonges, je décide de mettre fin à cette situation en lui administrant une énorme gifle. Elle perd l'équilibre et reste plantée là, l'air effaré.
C'est une histoire vraie !
Je l'ai vécue dans un de mes rêves.
Les rêves sont généralement assez ordinaires. À quelques détails près, cependant. Mais tout est dans les détails.
En raison de cette quasi "normalité", au réveil, il reste un goût étrange. Et un trouble. Qu'il s'agisse de réminiscences inconscientes ou de souvenirs apparemment réels.
J'avoue qu'à plusieurs reprises, il m’est arrivé de me comporter avec des gens dont j'avais rêvé, comme si le rêve continuait. De même, quand je sors d'une salle de cinéma ou quand je termine un livre, la rupture physique entre le monde quitté et la "réalité", tranche avec le prolongement mental qui s'opère entre les deux territoires. Ce qu'on vit alors se compose de résidus d'images et de sentiments en provenance de l'univers abandonné qui se déversent dans celui qui s’ouvre.
Avec les jeux vidéos — en particulier ceux de rôle — étrangement, les joueurs ne cherchent pas de décors ou de créatures spectaculaires ni de scénario sortant de l'ordinaire. Au contraire, l'ordinaire les attire, à condition de le bousculer un peu. Prenons les Sims : ce jeu permet de reproduire un cadre de vie normé et organisé mais dans lequel les joueurs vont prendre toutes les libertés.
Liberté encore, dans Peter Ibbetson de Georges Du Maurier - une merveille - où la triste monotonie de la vie côtoie la magie des rêves. Une autre dimension s'ouvre ici : celle des rêves réellement vécus. Ibbetson atteint une telle perfection dans cet art que, là aussi, le réel appartient autant au songe, au rêve, à l'imaginaire, qu'à la vie "éveillée".
À l'opposé, L'éternelle histoire de Karen Blixen, magnifiquement adaptée au cinéma par Orson Welles, raconte comment l'ennui d'un riche homme d'affaire le conduit à donner vie à une légende. La fable quitte le domaine de la fiction et prend corps en se réalisant. À ce stade du récit on ne sait plus si l'invraisemblable idée de cet homme est vraie ou si l'histoire elle-même ne figure pas à l'origine de la légende. Le sens de la narration s'inverse, le temps se rebelle, la fiction et le réel se brouillent et se mêlent.

Le cerveau, quel organe fascinant ! Palpable et produisant de l’immatériel à la fois. Petit objet, capable de stocker de la matière à l'infini, réinjectée plus tard dans les rêves, dans la vie éveillée, et probablement dans d'autres espaces que nous ne connaissons pas encore.

Leonor Nuridsany



AU MUR





à gauche :

Manon TRICOIRE
i wish you were there 2008
> feuillet A4 marqué
en dessous :
Thibaut ESPIAU
10x15 2008
> carton plume encollé et craquelé

à droite :
Pierre ARDOUVIN
Eclairs 2007
> édition (2860 grams of art, éditions M19) fixée au mur

Roxane BORUJERDI





playing w/dominos 2008
vidéo 9 min 27

Cette vidéo fait partie d'un ensemble de flatactions réalisées par l'artiste